Communiquer au féminin; est-ce différent?

Communiquer au féminin; est-ce différent?

Au printemps 2010 lorsqu’une de mes clientes m’a demandé si je pouvais développer un cours sur la communication pour un auditoire féminin, je me suis dis : « Mais pourquoi spécifiquement pour un auditoire féminin? Y a-t-il tant de différences qu’avec les hommes? » En discutant avec ma cliente et en repensant au fameux « plafond de verre* » qu’on attribue souvent aux femmes, j’ai accepté de regarder le sujet de plus près. J’ai lu les livres des Dr Mindell et Dr Frankel et mes doutes ont été confirmés : il y a des femmes qu’on « écoute plus » que d’autres. Pourquoi? Non pas qu’elles communiquent comme des hommes pour se rendre au sommet de leur industrie ou de leur entreprise, mais elles démontrent certains traits que je trouvais intéressant de vous présenter. Alors voici quelques pièges à éviter et critères à mettre en place pour une communication au féminin réussie.

*Plafond de verre : expression utilisée pour désigner la difficulté pour certaines catégories de personnes à accéder à des niveaux hiérarchiques supérieurs. Un exemple : la firme Ernst & Young au Canada remarqua en 2003 que 50 à 60% de leurs professionnels de niveau junior étaient des femmes. Au niveau supérieur (dit associé), ce pourcentage descendait à 16%.

 

Pièges à éviter

1. Hésiter à se « vendre »

Ici on parle d’image de marque, ce qui nous différencie des autres. Le dicton « sois belle et tais-toi » ne s’applique pas dans le milieu professionnel. Nombre de femmes font leur travail dans la modestie et le silence par peur de trop se vanter. Elles se soucient peu d’être reconnues mais plus de travailler pour le bien commun. Solution : Il faut savoir ce qui nous rend unique, ne pas hésiter à reconnaître et à mentionner nos réalisations et nos forces.

2. S’exprimer sans confiance ni crédibilité

Selon Dr Frankel, « les meilleures idées tombent dans l’oreille d’un sourd quand elles ne sont pas communiquées de façon à inspirer confiance et à paraître crédibles ». Solution : Soyez consciente de votre choix de mots : évitez les mots « faibles », par exemple, « J’essaierai de… » – Optez plutôt pour les mots précis : « Je m’engage à … ». Attardez-vous aussi au ton de votre voix et observez ce qu’il projette : assurance ou hésitation? Confiance ou doute? Sachez que ces deux éléments contribuent à donner de nous l’image d’une professionnelle qui sait de quoi elle parle.

3. Rester passive devant des situations nuisibles

Pourquoi tolérer des situations ou des comportements inadmissibles. Attendre des semaines pour un équipement dont on a besoin pour faire son travail, ou être trop compréhensive devant un employé qui ne produit pas les résultats escomptés, ne rend service à personne et mène souvent à des abus de la part des autres. Solution : S’affirmer et faire ses demandes clairement.

Critères de réussite

1. Pratiquer la grammaire du « pouvoir »

Selon Mindell, la grammaire détient la clé de la persuasion, de la clarté et du contrôle de votre environnement. Prenez conscience des limites suivantes et modifiez-les :

 a)
 « Je » faibles, par ex.: « Je pense que…, Je sens que ce programme…, J’aimerais peut-être que… » – Solution : « Je recommande de… » est beaucoup plus fort.
 
 b)
 « Incertitudes », par ex. : « Je ne suis pas une experte sur ce sujet, mais ce projet pourrait ne pas fonctionner. » – Solution : « Ce projet ne fonctionnera pas à moins d’obtenir les 10 000$ nécessaires à la mise en œuvre. »
 
 c)
 Phrases formulées à la voix passive : par ex. : « Une solution doit être identifiée pour régler ce problème. » – Solution : « Nous devons, ensemble, trouver une solution à ce problème avant de passer à l’étape 2. »
 

  2. Perfectionner ses présentations

Selon Mindell toujours, les femmes ont un écart à surmonter du point de vue de la crédibilité lorsque vient le temps de présenter, formellement ou non, lors de réunions ou autre fonction d’affaires. Prenez le temps nécessaire pour préparer une présentation solide, contenant de l’information pertinente pour votre auditoire, et de la présenter avec confiance. Pour bâtir votre confiance à ce sujet, les clubs Toastmasters offrent une plateforme idéale pour pratiquer vos habiletés de présentation.

3. Analyser le non verbal des leaders 

On vous voit avant de vous entendre : lorsque vous vous levez pour parler, quelle impression donnez-vous aux gens? Une fois que vous avez préparé une présentation de qualité, ce n’est pas tout. Quand vous vous levez dans une réunion, ou que vous marchez vers l’avant de la salle, que disent vos gestes? Est-ce que vous regardez les gens? Est-ce que ce regard est confiant ou est-ce un regard qui évite? Avez-vous une démarche assurée ou hésitante? Votre voix est-elle pausée ou trop haute? Observez le non verbal des femmes que vous considérez des leaders, en qui vous avez confiance et qui inspirent la crédibilité. Sans les copier, prenez conscience de ce que vous faites déjà qui vous sert, et de ce que vous gagneriez à changer.

Francine Provost
Spécialiste en communication et relations d’équipe

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